Description de la Villa des Mysteres

  Ch.16-2 : Description Villa des Mysteres  

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Plan Villa des Mysteres

La villa appartenait probablement à la famille des Istocidii, la plus ancienne de Pompéi, appartenant aux Duonviri de Rome, comme l'atteste une bague sigillaire découverte sur place. Sa construction est généralement datée du IIe siècle avant J.-C., avec d'importantes rénovations vers 60 avant J.-C. et au Ier siècle après J.-C. Elle fut bâtie sur un terrain en pente douce vers la mer, alors proche. La centaine de villas mises au jour dans la région vésuvienne sont pour la plupart liées à l'exploitation agricole des terres, mais presque toutes possédaient une partie résidentielle, parfois d'une grande opulence. Ceci résultait de la mode, répandue parmi les classes supérieures à partir de la seconde moitié du IIe siècle avant J.-C., de posséder une « maison » hors de la ville pour y passer ses vacances. Ces édifices, avec leurs espaces verts, leurs portiques panoramiques et leurs éléments décoratifs raffinés, cherchaient à recréer un environnement imprégné de culture grecque, avec laquelle les Romains étaient récemment entrés en contact étroit. La villa se situe le long de la route qui, partant de Pompéi, menait à Herculanum puis à Néapolis. Elle comprend un quartier résidentiel et un quartier des domestiques, jouxtant les installations vinicoles (au nord).

L'entrée donne directement sur le grand péristyle qui relie les différents espaces. De là, au sud, on accède également à la grande cuisine et aux thermes. Les pièces du quartier résidentiel sont disposées selon un axe comprenant un atrium, un tablinum et un séjour doté d'une exèdre semi-circulaire. Elles sont principalement ornées de splendides fresques du « second style », datant de la rénovation intervenue vers 60 av. J.-C.
Comme plusieurs autres villas au nord de Pompéi, la Villa des Mystères était à l'origine une villa pseudo-urbaine, une grande résidence noble et bourgeoise. Ce n'est qu'au Ier siècle apr. J.-C. qu'un quartier rural y fut ajouté, destiné à la vinification du raisin pour la production de vin fin, mais aussi à la récolte de diverses céréales pour la ville de Pompéi. Cet ajout faisait suite à la rénovation qui eut lieu vers 60 av. J.-C., et qui donna lieu aux riches et importantes décorations des sols et des murs (première phase du Second Style). L'entrée d'origine donnait sur la Via Superior, un prolongement de la Via Hercolanensis, qui bifurquait dans le quartier des Sépulcres.

La grande porte, plus large, pour le passage des charrettes, flanquée d'une porte plus petite pour les piétons, était précédée d'une arche en plein cintre, à laquelle une seconde arche fut ajoutée ultérieurement. De là, on accède directement à la zone du péristyle. Ceci constitue une inversion de l'ordre observé jusqu'ici dans la succession atrium-péristyle, et rappelé par Vitruve (VI, 5, 3) pour les villas pseudo-urbaines. Suite à des rénovations successives, cette zone autour du portique de seize colonnes doriques en tuf, à l'origine à deux ordres, fut transformée en quartier rural et de service, puis en quartier d'atelier, donnant directement sur la route arrière, qui allait de Pompéi à Boscoreale, puis à Hercunaleum, jusqu'à Naples.

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A l'origine, l'entrée se trouvait sur la rue Supérieure, un embranchement de la Voie des Tombes, du côté opposé à l'entrée actuelle. On pénètre directe­ment dans la zone du péristyle à seize colonnes doriques. Ce secteur a été modifié pour abriter des pièces de service. On y a ajouté une série de pièces sur deux étages, dans l'espace compris entre la façade originale et la rue Supé­rieure. Vers la partie sud du péristyle se trouve la cour de la cuisine, avec deux fours; tout près on peut voir une petite installation thermale comprenant trois pièces dont un laconicum circulaire, devenu désuet. 

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Après avoir franchi le grand portail d'entrée et pénétré dans l'atrium, on trouvait les quartiers des domestiques (52-60), dotés d'un étage, construits à l'époque augustéenne dans le triangle formé par l'ancienne façade et la Via Superiore. Le sceau de L. Istacidius Zosimus, affranchi des Istacidii, une ancienne famille indigène, a été découvert dans un tombeau au n° 4 de la Via des Sepulcres : propriétaire, ou plutôt procureur (vilicus), en 79 apr. J.-C., il supervisa les travaux de restauration entrepris après les dégâts causés par le tremblement de terre de 62 apr. J.-C. La statue de Livie était placée dans l'angle nord-est du péristyle, en attendant d'être installée dans le lararium absidial (25). L'installation des pressoirs à levier dans le torcularium pour le vin (48-49) était déjà achevée. L'un des deux leviers situés le long des murs latéraux a été restauré ; ils permettaient de presser le marc de raisin, qui était placé dans des paniers, à l'aide d'un pressoir. Le moût était recueilli dans le bassin bas en maçonnerie, recouvert de signino, et s'écoulait dans un canal de drainage longeant le mur nord, élargi à l'angle pour éviter les débordements, avant de rejoindre une citerne. Ce pressoir était utilisé après un premier foulage des raisins au pied. La vitrine murale expose les éléments en fer des deux pressoirs, appelés prelà.

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On accède ensuite à une pièce (32) dont les murs, peints dans le quatrième style, présentent des scènes anciennes. On y a découvert des outils de ferronnerie de différentes tailles, suspendus à une traverse en bois.
Les outils agricoles étaient sous la responsabilité du viîicus, qui les distribuait aux ouvriers.
Dans la cour de la cuisine, on aperçoit deux fours, puis un lararium et l'accès aux grandes latrines (40). Contrairement au quartier noble, vidé et inhabité, on y trouvait une abondance d'objets ménagers et d'amphores. Les petits thermes (42-44), datant de l'époque préromaine, étaient reliés à la cuisine par le laconicum (sudation, 44) coiffé d'un dôme en terre cuite : ce dernier, lui aussi désaffecté et dégradé, servit de garde-manger et de sous-escalier suite à la construction d'un escalier menant au nouvel étage supérieur, intégré au tepidarium (43). L'atrium, d'origine toscane (destiné aux autres baigneurs), soutenait les balcons du premier étage, et l'impluvium fut transformé en petit jardin. Donnant sur l'atrium se trouve une cabine (8) dotée d'une alcôve à double voûte, entre lesquelles se dissimule une armoire. Cette cabine est ornée d'un décor de second style, avec une architecture harmonieusement compartimentée et illusionniste.


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La salle tout aussi illusionniste de l'Uoecus (6) présente une fausse porte dans le mur du fond, avec une colonnade et une haute cloison. Dans le vaste atrium toscan, on peut admirer les vestiges des plus anciens paysages muraux peints connus. Il s'agit de paysages du Nil, surplombant les espaces rectangulaires laissés par des panneaux peints sur supports en bois, entourés de cadres ornés d'armes, peintes sur le plâtre et encore visibles, avec la présence de décorations losangiques dans la partie centrale, peintes en rouge cinabre. Sur le panneau de séparation entre deux compartiments du mur nord, on peut encore voir le graffiti espiègle « Rufus est », au-dessus de la caricature couronnée de laurier du personnage ainsi nommé.

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Dans la loge voisine (16), avec sa double alcôve, il convient de souligner la maîtrise de la perspective : toute la composition architecturale peinte repose sur des lignes convergeant vers un unique point de fuite. Dans le tablinum (2), nous sommes face à l'un des meilleurs exemples du troisième style évolué, sur fond noir, avec une base en forme de pergola, une prédelle avec des figurines égyptiennes et une zone centrale avec des symboles dionysiaques peints en miniature (thyrses, masques, cornes à boire).

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Les deux alcôves de la cellule (4), percées ultérieurement de portes, se distinguent par l'antichambre revêtue de faux marbre, par l'ajout de petites peintures sur tablette (Pinakes) et par des statues. Les Pinakes de l'entrée actuelle représentent un sacrifice : à gauche, celui d'un porc offert à Priape ; à droite, celui de galettes, dont l'une a la forme d'un phallus, offertes à Dionysos. Devant les faux revêtements, on aperçoit les statues peintes de Dionysos appuyé sur un satyre et de Ménades dansantes qui, avec celles de l'alcôve de gauche (un satyre dansant, Silène assisté d'un serviteur et une prêtresse ou la muse Calliope), forment une sorte d'introduction à la « salle des Mystères » (5), bien connue et décrite en détail dans les chapitres suivants. Selon une hypothèse plus récente, il s'agirait d'une représentation mimée, semblable à celle d'un satyre, car dans l'Antiquité, les cycles de rites à mystères, déjà rarement représentés et jamais complets, n'étaient figurés que dans des lieux sacrés. Les chapitres suivants offrent une explication détaillée de ces lieux mythiques.

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Le sol est en dalles de palombière, bordées d'ardoises : au centre, disposées en ligne droite, tout autour en oblique, tandis que la bordure latérale est composée de carreaux blancs rectangulaires, agencés en motif de vannerie. C'était une pièce luxueuse, comme en témoigne également le raffinement du sol, offrant une vue imprenable sur la mer, autrefois obstruée par les piliers du portique, remanié par la suite. Les mystères, s'il y en avait, ne devaient pas être insensibles à la lumière du jour et à la splendeur de la nature ; mais ceci, en définitive, qui s'anime toujours au rythme des saisons, constituait le pivot et le véritable mystère du mythe de Dionysos.


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Fouilles récentes dans la région : 2025

Suite à l’expropriation et à la démolition de deux constructions illégales aux abords du Parc archéologique, près de la Villa, de nouveaux terrains ont été attribués dans ce secteur, permettant la reprise des fouilles interrompues. La première campagne de fouilles, entamée en 2022, s’est concentrée sur la Via Superior, située au nord de la Villa et donnant accès à celle-ci. Prolongement de la Via Salina, la Via Superior partait de la Porta Hercolanensis et se dirigeait vers Herculanum. À proximité des tombes, elle se divisait en une seconde voie qui, initialement en direction de la Villa des Mystères, s’étendait jusqu’aux Villas Rustiques de Boscoreale, puis d’Oplontis, et enfin d’Herculanum. La disponibilité de ces vastes terrains a permis d’explorer le site jusqu’à la Porte Principale de la Villa des Mystères. Étant importante pour le commerce de la Cité de Pompei, la villa était reliée à la ville en ce point, s'étendant jusqu'à Herculanum.

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