Ch.28: Les Monuments Publics à Herculanum     



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Pendant la mise à découvert systématique et graduelle de la zone habitée d'Herculanum, du bord de la mer vers la montagne et de l'Ouest à l'Est, nous avons à notre, disposition, pour nous faire une idée du plan d'ensemble de la ville et du caractère de ses édifices, deux éléments: d'une part, le plan schématique, dessiné par La Vega, de toute la zone ex­plorée lors des fouilles par galeries souterraines avec le simple tracé du périmètre des insulae; d'autre part, la vision désormais concrète et organique du quartier déjà mis à découvert, com­prenant six insulae méridionales et dans lequel les fouilles sont en cours, en plus de deux grands corps de bâtiments isolés du quartier oriental.

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Le plan tracé par La Vega ne nous fait connaître qu'une partie de l'antique cité; huit insulae au Sud d'une grande artère à portiques dans laquelle on peut aisément reconnaître le decumanus maximus; au Nord de cette artère, les restes d'un grand édifice rectangulaire, dans lequel certains ont voulu voir la Place du Forum, d'autres, avec plus de raison, une Basilique ou un autre lieu de réunion publique; au Nord-Ouest, le Théâtre et, à côté, dans une zone sans aucune construction, un Temple se présentant nettement comme un temple sur po­dium avec une cella précédée d'un pronaos et d'un autel (ara); plus loin, au-delà d'une insula étroite et allongée qui doit probablement sa forme à la présence du lit d'un torrent qui marquait la limite de la ville de ce côté, la grande Villa des Papyrus, qui s'étendait dans la zone suburbaine; enfin, quelques autres villas isolées, éparses dans la zone du Jardin Royal de Portici et sur lesquelles les travaux de fondation du Palais ont fourni quelques renseignements.

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A l' Est, s'élève un grand péristyle carré, dans lequel certains avaient voulu voir un temple ou une villa, alors que les nouvelles fouilles ont montré qu'il s'agit d'un édifice public, plus exactement d'une grande palestre. Plus loin encore, vers le Sud-Est, à 150 mètres environ de la limite des insulae indiquées par La Vega, on trouve les premières tombes de la nécropole d'Herculanum, flanquant, comme à Pompéi, la grande voie du litoral qui menait à cette ville et, plus loin, à Stabiae et Nuceria. Du côté de la mer, les maisons, comme le montrent clairement les nouvelles fouilles, longeaient le bord du promontoire et arrivaient jusqu'à l'extré­mité de la pointe. Leurs terrasses et leurs galeries vitrées sur­plombaient le littoral, soutenues par des murs puissants à terre­ plein et dans lesquels étaient creusés, à hauteur des différents niveaux, des celliers et même des logements commodes, qui ont été bouchés par la gigantesque coulée de boue.

Plan du Forum Herculanum

Les cons­tructions ne s'arrêtaient pas, d'ailleurs, à la pointe du promon­toire ni aux portes qui s'ouvrent sur la mer mais, comme le montrent également les fouilles récentes (voir Quartier suburbain,), elles s'étendaient en dehors de ces portes jusqu'au port et jusqu'au bord de la mer, en formant la banlieue maritime d' Herculanum. Les limites de la ville, sur trois de ses côtés, nous sont donc suffisamment connues. Nous n'avons, au contraire, aucune indication précise sur la limite du côté vers la montagne, occupé par le centre habité de Résina. Nous ne savons pas encore, en effet, parmi les édifices signalés le long de la pente de Pugliano, quels sont ceux qui font partie de la ville elle-même et ceux qui appartiennent à sa banlieue.

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Mais, étant donné que la partie déjà explorée au moyen des galeries souterraines comprend cinq cardines et deux decumani qui se coupent à angle droit, un troisième decumanus au moins, comme dans le plan de Neapolis, devait passer au Nord à travers huit autres insulae, soit un total de 16 insulae, outre les insulae plus importantes des quartiers Est et Ouest (vraisemblablement au nombre de huit aussi), ainsi que les maisons et les installations maritimes disposées le long du lido et du port, et les villas du territoire suburbain, habitées en permanence par les familles patriciennes avec leur nombreuse suite d'affranchis et d'esclaves.

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Ainsi, selon certains savants (Beloch), la ville s'étendait probablement sur une zone dont les grands axes devaient me­surer 370 m. x 320 m. environ, ce qui représente un tiers de la superficie de Pompéi. Mais, comme nous ne connaissons pas encore avec exactitude l'extension et la configuration du promontoire sur lequel se dressait le centre habité, il serait pré­maturé de chercher à déterminer avec précision la superficie. Seule la population peut être évaluée approximativement, pour ia ville et la banlieue, à 4 ou 5.000 habitants au maximum, c'est-à-dire un tiers, et même moins peut-être, de celle de Pompéi.

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De toute manière, Herculanum, avec ses decumani courant, comme à Naples, parallèlement à la ligne du littoral du Nord-Ouest au Sud-Est, avec ses cardines descendant du Nord-Est au Sud-Ouest au contraire, c'est-à-dire perpendiculairement au lido, nous offre un plan beaucoup plus régulier que celui de Pompéi. Et, laissant de côté la question obscure et douteuse des influences étrusques sur le mode de création des villes de la Campanie, il est indéniable que le plan d'Herculanum reproduit, en ce qui concerne l'orientation et la distribution, le plan d'une ville certainement grecque d'origine et de conception, celle de Neapolis.

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Le fait que les édifices de la ville, avec ses paliers et ses terre-pleins artificiels, étaient répartis sur le terrain fortement incliné, comme sur une cascade de terrasses, nous est prouvé par la forte pente des cardines, l'élévation graduelle des trottoirs et la diffé­rence de niveau existant souvent dans les pièces à rez-de-chaus­sée d'une même construction. Le brusque escarpement du pro­montoire sur la mer est attesté non seulement par la position dominante des maisons, mais aussi par le fait que les trois car­dines découverts jusqu'ici, arrivés à l'extrême bord abruptus de la colline, débouchaient sur la mer à travers des galeries souterraines, semblables aux portes d'une citadelle moyenâgeuse comme la Porta Marina à Pompéi (Pl. XXXIX, ), avec son débouché abrupt, en donne une idée.

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Les rues mises jusqu'à présent à découvert, pavées non seulement avec la caractéristique pierre trachytique du Vésuve encore utilisée à Naples et dans la province, mais aussi, pour celles d'un caractère plus noble, avec de la pierre calcaire (comme le cardo V), ne présentent ni les profonds sillons que les chars ont creusés dans les rues de Pompéi par suite du trafic commercial intense, ni les fameuses grandes dalles pour passer d'un trottoir à l'autre. Ici aussi, le pavement des trottoirs est particulièrement soigné et raffiné devant les maisons les plus importantes mais, plus qu'à Pompéi, on note l'usage de trot­toirs à portiques qui bordent des insulae entières ou toute la longueur de la rue au moins sur un coté (Pl. VI, ), comme dans le decumanus maximum (pas encore découvert).

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L'alimentation en eau à Herculanum a suivi la même évolu­tion qu'à Pompéi comme le prouvent l'examen de deux fontaines publiques au croisement des decumani avec le cardo V et d'une autre au débouché du cardo IV sur le decumanus maximus, ainsi que la présence d'un château d'eau au carrefour de la " Casa sannitica,,, de nymphées et de vasques de fontaine dans les cours et les jardins des maisons les plus riches, de fistulae de plomb affleurant çà-et-là. Selon cette évolution, du système des puits creusés à peu de profondeur pour atteindre des nappes d'eau et recueillir les eaux de pluie, on passa, à l'époque romaine, à l'utilisation des eaux de sources plus lointaines, grâce peut-être à une dérivation de l'aqueduc d'Auguste, qui partait du plateau du mont Serino et devait être la grande artère d'alimenta­tion de la zone vésuvienne (Pl. III, ). Mais la substitution n'a pas été complète comme à Pompéi et il est curieux de cons­tater que, jusqu'aux derniers moments, ce fut l'eau d'un puits qui alimenta les Bains publics (v. Thermes,).

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Tant que le quartier du Forum n'aura pas été désenseveli par les nouvelles fouilles, on ne peut se faire qu'une idée bien vague des grands édifices publics, civils et religieux, qui se dressaient à Herculanum et, surtout, de l'évolution des modes de construction et de l'architecture de l'époque samnite à l'époque romaine. Les Thermes  et le Théâtre  semblent appartenir à la première période de l'époque d'Auguste, avec des embellissements ajoutés du temps de Claude et des Flaviens.

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Des autres édifices mis à découvert lors des anciennes fouil­les, le plus important est la Basilique qui, avec le Théâtre, nous a restitué le plus grand nombre d'oeuvres d'art; en sculpture, les statues équestres et toute la série de statues de la famille Balbus, ainsi que les fragments, dont tous n'ont pas encore été récupérés, du grand Quadrige en bronze qui devait, semble-t-il, surmonter le propylon d'entrée; en peinture, quelques-unes des plus belles oeuvres de l'antiquité, comme Hercule et Télèphe, Thésée victorieux, Chiron et Achille, Marsyas et Olympe, qui décoraient les absides de la salle. Parmi les Temples que les chercheurs à la solde de Charles de Bourbon dirent avoir dé­couverts et qu'ils baptisèrent comme tels, un seul semble vraiment en être un: celui qui, sur le plan de La Vega, est indiqué à côté du Théâtre. Les autres, situés à l'extrémité du quartier Est, sont, d'après les résultats des récentes fouilles, de gran­dioses vestibules donnant accès à une Palestre publique.

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L'ART DE LA CONSTRUCTION À HERCULANUM.
LES TYPES DE CONSTRUCTION, LEUR ÉVOLUTION ET LEUR DÉVELOPPEMENT

Toutefois, le véritable aspect d' Herculanum se révèle moins dans le mode de construction des édifices publics que dans celui des édifices privés, moins dans l'histoire de ses découvertes sou­terraines que dans la vision de son quartier déjà désenseveli, dans ses riches demeures comme dans ses humbles habitations. On le découvre en parcourant dans tous les sens les premières rues dont le pavement a été trouvé intact, en s'arrêtant aux premiers carrefours libérés, on ne sait comment, de cet énorme dégorgement de la terre. Et même l'observateur le plus superficiel saisit aussitôt la différence existant entre les deux villes vésuviennes, qui ont partagé le même sort tragique. On ne voit pas dans les rues d'Herculanum cette publicité tapageuse qui envahit tous les murs de Pompéi (Pl. VII, ). 

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Les magasins et les tabernae, s'ils sont amples et bien aménagés en certains points les plus fréquentés de la ville, n'ont pas ce caractère envahissant qui, à Pompéi, révèle la suprématie absolue de la classe des commerçants dans tous les quartiers. Les ateliers et les fabriques sont rares. L'artisanat devait y être, au contraire, plus développé, notamment dans le domaine de la mosaïque, en raison du goût plus prononcé pour les riches revêtements de murs, ainsi que chez les marbriers pour l'incrus­tation de marbres polychromes (luxe presque courant dans la maison d'Herculanum) et chez les ébénistes et sculpteurs sur bois pour tout l'aménagement artistique de la maison: lits, tables, armoirs et autels. Mais l'occupation favorite du menu peuple devait être la pêche, à en juger par la grande quantité de filets, hameçons, cordages, instruments de pêche qui ont été retrouvés au cours de toutes les fouilles.

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La maison herculanaise, d'après les quelques insulae seulement qui ont été complètement désensevelies jusqu'à présent, nous apparaît, contrairement à ce que l'on pouvait supposer, plus libre, plus décidément acheminée que la maison pom­péienne vers l'adoption de nouvelles formes et de nouveaux types. Certes, à Pompéi aussi, les vieux plans des habitations italiques avaient dû peu à peu évoluer vers les nouvelles formes imposées par le développement croissant de l'urbanisme qui a obligé la vieille maison patricienne à se rétrécir, l'ancienne domus à se diviser en locaux commerciaux et maison de rapport, en essa­yant de gagner en hauteur l'espace qu'elle ne pouvait occuper en superficie. Mais, à Herculanum, l'évolution apparaît plus rapide. La maison italique et hellénistique y subit une trans­formation plus radicale, sous l'impulsion de l'esprit pratique des Romains et sous l'influence plus directe et plus profonde qu'une grande ville comme Naples, se débattant entre ses vieux murs grecs contre la crise du logement, devait exercer sur sa voisine.

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Nous trouvons à Herculanum des maisons qui sont encore de type samnite et que leurs propriétaires, à l'époque romaine, n'ont pas hésité à surélever d'un étage au-dessus du faîte du toit à compluvium (" Casa del Tramezzo di legno „ - Maison à la cloison en bois). Nous trouvons les maisons de la classe des commerçants, qui abandonnent tout lien avec le plan tradition­nel de la maison italique, substituant la cour, source de lumière et d'air de la maison moderne, à l'atrium et la cohabitation de plusieurs locataires à l'unité primitive de la domus. Nous avons des maisons de maître, dont le portique n'est plus de type hellénistique mais est complètement transformé en type de portique fermé à fenêtres avec de grands couloirs de dégage­ment. Nous avons, enfin, le grand corps de bâtiment isolé du quartier oriental (Insula orientalis II) qui nous offre le type de la maison de l'époque impériale avec plusieurs appartements et plusieurs étages, tels qu'on n'en connaissait jusqu'à présent qu'à Ostie, à Rome. 

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Et, bien qu'une petite partie de la ville seulement ait été mise à découvert, l'architecture de la construction privée à Herculanum se présente déjà à nous avec une variété insoupçonnée de types et de formes d'une très grande importance pour l'étude de ce qui reste le problème essentiel de l'histoire de la civilisation humaine: l'origine et le développement de la maison. Au fur et à mesure que les fouilles s'étendent et s'enfoncent dans le coeur de la ville vers le Forum, les types d'habitation herculanaise s'enrichissent de nouvelles formes et reflètent d'une manière de plus en plus précise la différence de classes, la vie et les moeurs de ses habitants. Dans une ville qui n'a pas subi, comme à Pompéi, la tendance au nivellement due au dévelop­pement de l'industrie et du commerce, et dont la plupart des habitants s'adonnaient à la navigation et à la pêche, le contraste apparaît plus vif et plus profond qu'à Pompéi entre le type des maisons riches et celui des maisons populaires.

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Deux ou trois grandes maisons riches suffisent à occuper la majeure partie de la superficie d'une insula. Le reste est occupé par des habitations modestes, dont le besoin d'espace ne peut être satisfait que par la surélévation des étages supérieurs. Des commerces y étant souvent installés, elles réussissent plus ou moins vite, suivant la fortune de leurs propriétaires, à s'insinuer entre les maisons et à s'étendre au détriment des habitations nobles. La ville, située comme elle l'était, face à la mer, était faite surtout pour jouir du panorama et de la brise marine rafraî­chissante. Aussi, les plus belles et les plus riches maisons vin­rent couronner la crête du promontoire, où on les retrouve, orientées et largement ouvertes par des vérandahs, des terras­ses, des chambres réservées à la sieste et des belvédères don­nant sur une vaste étendue de mer. Les maisons de ce type qui ont été découvertes jusqu'à présent (" Maison de l'atrium à mosaïque „ , " Maison des Cerfs „ , " Maison de la Gemme „ et " Maison du relief de Télèphe ,,) offrent une synthèse du caractère, du goût et de l'esprit des classes riches d'Herculanum, dans la dernière période de la vie de cette ville.

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Maisons riches et fastueuses aux pavements de marbres marquetés et poly­chromes, suivant la mode de l'époque de Néron et des Flaviens, aux délicates décorations de peintures et aux nombreuses oeuvres d'art. Construites principalement pour permettre de jouir de l'admirable vue du golfe, elles se dressent et s'étendent sur de puissants bastions de soutènement surplombant la pente abrupte de l'ancienne coulée de laves. Des terrasses, des petits jardins suspendus et d'élégantes alcôves sont disposés le long de la façade pour les heures de repos durant la journée (cubicula diurna) ou pour les heures bienheureuses de la sieste après le déjeuner, heures consacrées, avec les lectures agréables et les conversations entre amis, à cet otium que les Romains ne sa­vaient pas dissocier des plaisirs de l'esprit ou des jouissances intellectuelles. Portiques et couloirs intérieurs s'alignent sur l'axe des vérandahs et des galeries, si bien que le reflet de la luminosité du ciel et de la mer réussit à pénétrer jusque dans les recoins les plus reculés et les plus intimes de la maison.

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Bref, celle-ci est entièrement orientée panoramiquement vers la vue du golfe et, autant que l'espace le lui permet, se transfor­me en villa. Vue de la mer, cette pointe avancée de la ville, avec ses maisons rassemblées et adossées les unes aux autres sur le versant abrupt, devait apparaître come une ceinture aérienne de portiques et de galeries (Pl. III,). A côté de ces sompteuses maisons, Herculanum nous a restitué le type de l'habitation humble et économique, faite pour des familles de modestes artisans, divisée en plusieurs apparte­ments. Un exemple, parmi beaucoup d'autres, nous en est fourni notamment per la " Casa a graticcio „ — " Maison à cloisons „ — admirablement conservée, qui nous révèle sa pauvre technique à clayonnage et à châssis de bois, ainsi que son humble et vibrant témoignage humain.

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Et la maison herculanaise se présente à nous avec ce caractère à la fois d'intimité et de vie intense, qu'il n'est pas toujours possible de noter dans la maison pompéienne, du fait de la meilleure conservation des étages supérieurs et, surtout, de la charpente et des meubles: poutres des greniers et des toits, châssis des fenêtres et battants de portes, escaliers, cloisons, lits et objets d'usage quotidien. Aussi, au prix de travaux très délicats et minutieux de restauration et de consolidation, on a pu non seulement récupérer et remettre en place de robustes architra­ves de soutènement et des poutres de plafonds, mais encore refaire tourner sur leurs anciens gonds les battants d'une porte, monter aux étages supérieurs de certaines maisons par les marches, protégées par des plaques de verre, d'escaliers de bois primitifs.

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Mais, pour bien pénétrer cette intimité qui caractérisait la vie à Herculanum, il faut voir l'un et l'autre type de maison, l'humble comme la riche, passer des habitations aux boutiques, saisir les aspects de la vie courante, des objets d'usage quotidien, scruter les coins les plus secrets d'une maison, s'arrêter un peu, en flânant, sur le seuil grossier d'une porte d'entrée ou d'une arrière -boutique.
Les fouilles d'une ville ensevelie n'offrent pas seulement la vision partielle et fragmentaire de choses belles et rares, chacune prise à part. S'il en était ainsi, l'intérêt ou la curiosité seraient vite épuisés. En effet, chaque cité antique que l'on ressuscite, comme chaque ville historique que l'on fait revivre, possèdent leur physionomie propre, leur visage, leur âme qui parle à l'âme du visiteur et renaît en elle. Or l'esprit et le visage antique d'Herculanum se précisent sans cesse davantage, au fur et à me­sure que les fouilles s'étendent, que les rues et les maisons réapparaissent non plus d'une manière désordonnée et fragmentaire, mais en obéissant et en s'intégrant au plan d'un quartier, au plan général de la ville, à sa physionomie, à son ambiance.

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Les visiteurs les plus sensibles ont l'impression d'assister à la résurrection de la ville désensevelie, d'en percevoir le souffle de plus en plus rapide. Ils sortent comme enivrés de l'extase dans lequel ce spectacle les plonge.
La maison d' Herculanum enthousiasme le visiteur par son caractère extraordinairement humain, par l'imprévu qu'elle offre par les aspects inattendus et vrais de la vie qui s'y déroulait, par l'atmosphère simple et profondément intime qui règne jusque dans ses recoins les plus secrets: la chambre à coucher avec son lit de bois et, à côté, la petite étagère de marbre; la chambre pour la sieste avec son lit de repos, plus riche, à incrustations de bois rares; la petite pièce avec l'armoire en bois contenant à la fois le tabernacle sacré pour les dieux Lares et le coffret secret où la maîtresse de maison rangeait ses colliers et ses objets de toilette les plus précieux;

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l'office avec le morceau de pain mis de côté par la ménagère prévoyante pour le lendemain et, enfin, docu­ment et monument d'un intérêt exceptionnel pour l'histoire des origines du Christianisme, la présence du premier emblème de la Croix dans une pièce qui peut être considérée comme l'oratoire privé d'une famille chrétienne. Les cadavres humains, qui rendent si dramatique le spec­tacle des maisons de Pompéi, ne se trouvent pas dans les mai­sons d'Herculanum, propres et tranquilles, prêtes à accueillir ses occupants et leurs hôtes. On ne le regrette pas: le spectacle de la mort, parmi tant de signes de vie, serait ici trop pénible. Ces maisons, avec tout ce qu'elles contenaient, furent aban­données par leurs occupants qui s'enfuirent, dans l'espoir de se sauver, vers Naples ou vers la mer. Et nous y rentrons main­tenant, avec cette douloureuse expérience de ceux qui ont survécu à une catastrophe, après un peu moins de deux mille ans, sans autre souci que de rattacher les fils de notre existence à la trame de cette vie antique.

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